Keli (4) – Zéro

Vivant à Lille ainsi qu'à Kobe, au Japon si l'on en croît les informations butinées sur le net, Keli est une artiste, photographe, pianiste, distillant, aux travers de ses paysages, une ambiance entre deux mondes, deux villes, deux univers.

Nocturne, cet album l'est par essence, tout semble ici murmuré, glissé, comme un court haïku qui s'en va célébrer le silence d'après.

Son piano éthéré, d'une sensibilité à fleur de peau, résonne encore dans la tête alors qu'il n'est plus là et ses nappes volent en vents nostalgiques, ajoutant encore au coté "élémentaire" de l'album.

Zero est de ces disques qui emplissent l'espace, se glissent dans les recoins, ajoutent de faibles lueurs aux nuits les plus sombres.

Quelques phases plus osées que d'autres viennent surprendre l'auditeur comme ces échos dissonants ou ce fragment de "Sonate au clair de lune" qui apparaît comme un rayon au milieu du morceau "Soleil" qui est par ailleurs l'un des meilleurs titres.

Laissant la part belle au piano, lequel s'exprime dans une sereine solitude, il précède le christique "vent" et ses souffles grésillant et métalliques, bien plus electronica dans l'idée.

Globalement, les intitulés très vagues et élémentaires, "Eau", "Feu" , "Neige", etc. vont dans le sens de ce qu'ils sont supposés illustrer, du moins c'est ce que l'on se plaît à imaginer et en ceci, l'album est un voyage en pleine nature.

Inégale par endroits, voire au sein de même morceaux, parfois moins passionnant qu'à d'autres instants, Zero offre tout de même une sincérité qu'on ne peut lui enlever. De l'ambiant, poétique, intelligent et doux, manquant peut-être un peu d'ambition mais idéal pour accompagner des nuits sans sommeils ou quelques siestes musicales.

Par Epoque pour AXESSCODE.com